Mise à jour le 22/02/2018

Château-Guy

La villa du XIXe siècle qui reprit le nom de Château-Guy fut restructurée dans les années 1920. Les ferronneries en rappellent d'ailleurs le style. Bâtie face à la Loire sur trois niveaux et cinq travées, la demeure comporte quelques éléments pittoresques italianisants qui ne sont pas sans rappeler les élégantes constructions de Clisson. La pierre de taille en tuffeau est utilisée pour les deux bandeaux qui délimitent les étages et pour les encadrements des baies, soulignant en particulier les ouvertures en arc plein cintre du premier niveau.

Côté fleuve, l’avant corps reçoit la porte d’entrée en arc surbaissé, au dessus de laquelle s’inscrivent en renfoncement deux baies jumelles. Entre celles-ci, l’espace est aménagé pour recevoir une sculpture : une colonne servant de socle est surmontée d'un dais en forme de coquille. Enfin le troisième niveau est percé de trois baies étroites en arc plein cintre, faisant cette fois clairement référence à l’architecture italienne.

Côté nord, la demeure gagne en pittoresque avec la tour d’escalier centrale dégagée de la façade arrière et émergeant au dessus de la couverture en tuile. Au sommet, derrière des vitraux couronnés d'oculi, sous une toiture octogonale, est aménagée une chapelle privée.

Le style clissonnais1 de l'ancienne ferme en amont sur le coteau est manifeste. Elle dépendait de Château-Guy. L'utilisation de la brique pour son aspect tant fonctionnel que décoratif y est remarquable. Elle s'applique aux linteaux, encadrements de baies, arcades, oculi, génoises, et cheminées. Enfin la succession des toitures confère à l'ensemble une élégance pittoresque, digne d'un paysage toscan.

 

Propriétaires successifs :

 

Dates

Propriétaires


Louis-Etienne de THOUVENIN


Benjamin des JAMONIÈRES


Gabriel GUILLET


Joseph DRILHON

2010

François ROIG

 

Louis-Etienne de THOUVENIN (1791 Moyenvic - 1882)

La propriété de Château-Guy fut construite pour le colonel Louis-Etienne de THOUVENIN2. Celui-ci vit le jour le 12 novembre 1791 à Moyenvic en Moselle et épousa Louise JUCHAULT des JAMONIÈRES, sœur d’Antoine. Il mourut le 19 avril 1882 en Bretagne, à l’âge de 91 ans et fut inhumé au caveau familial de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu.

Saint-Cyrien, Louis-Etienne fut incorporé dans l’artillerie en 1811 avec le grade de lieutenant. Il se distingua dans les guerres napoléoniennes de 1813 à 1815. Blessé à la bataille de Leipzig3, il fut décoré de la Légion d’Honneur et promu capitaine. Il se distingua ensuite en Espagne en 1823 et en Grèce en 1828. En 1840, il inventa la carabine à tige, principe adopté par l’armée française en 1846. Promu général de brigade en 1848, il passa dans le cadre de réserve en 1853.

Arthur Eugène Benjamin des JAMONIÈRES (1878 Le Cellier - 1963)

La propriété passa ensuite à Benjamin des JAMONIÈRES, frère de Léon JUCHAULT des JAMONIÈRES et fils d’Arthur et d’Anna SIFFAIT. Né au Cellier le 25 octobre 1878, il épousa Françoise SEURAT de la BOULAYE le 29 avril 1910 à Orléans et décéda en 1963, à l’âge de 85 ans.

Gabriel GUILLET

Gabriel GUILLET fut administrateur délégué à la Compagnie Nantaise de Navigation à Vapeur, directeur de la Société des Chargeurs de l’Ouest. Par un arrêté épiscopal en date du 18 octobre 1927, il obtint de Mgr LE FER de la MOTTE l’autorisation d’ériger un chemin de croix dans son oratoire privé. Sans postérité, il légua sa fortune à son neveu, Joseph DRILHON.

(extraits de « Histoire et Patrimoine du Cellier : Les demeures historiques » (tome I, 2011)


1 - Inspirés par leur voyage en Italie, deux artistes nantais de fin XVIIIe et début XIXe, François-Frédéric LEMOT et Mathurin CRUCY ont réalisé à Clisson leur idéal de paysage et d’architecture avec des décrochements de volumes, des bâtiments asymétriques, des toits en tuile, des décors en brique, des loggia, des baies jumelées, des arcs plein cintre et oculus.

2 - Son homme d'affaires Basile BIRAIS, 36 ans, marié à Marie LEHY, est cité dans le recensement de la population de 1822.

3 - Défaite entre Napoléon Ier contre les Russes, les Autrichiens et les Prussiens en octobre 1813 ; Leipzig se situe dans la région de Saxe de l’Allemagne actuelle.